Culpabilité parentale : pourquoi devenir parent réveille cette émotion et comment la surmonter
Par la clinique Matrescence
Devenir parent, c’est plonger dans un univers rempli de bonheur, de découvertes… mais aussi de culpabilité. Cette émotion, souvent passée sous silence, s’invite pourtant régulièrement dans le quotidien des parents. Vous vous demandez si vous en faites assez, si vos choix sont les bons, ou si votre désir de prendre du temps pour vous est égoïste ? Vous n’êtes pas seul.e.
Dans cet article, nous explorons les racines de cette culpabilité, les valeurs qui l’alimentent, et surtout, comment l’accueillir avec bienveillance plutôt que de la subir. Découvrez comment l’autocompassion peut devenir votre meilleure alliée pour alléger ce poids invisible et retrouver un peu plus de douceur dans votre quotidien de parent.
c’est quoi, la culpabilité ?
La culpabilité, c’est « réaliser ou croire que l’on a commis un acte contraire à une valeur importante pour soi : implique une évaluation négative d’un comportement particulier1 ». Et en devenant parent, la culpabilité devient une émotion qui s’invite dans nos coeurs et avec laquelle on doit malheureusement apprendre à vivre. Chaque personne est porteuse de valeurs personnelles et l’espace qu’occupe le rôle de parent peut entrer en conflit avec certaines d’entre elles. Ce conflit va alors provoquer un sentiment de culpabilité, pouvant à son tour alimenter la culpabilité de ne pas être épanouie à 100% par son rôle parental.
Imaginons par exemple qu’une de vos valeurs est la performance personnelle. Face aux tâches qui s’accumulent, à l’impression de faire peu de ses journées et d’être constamment épuisée, le sentiment de culpabilité est cohérent.
Imaginons un autre exemple : l’une de vos valeurs est la protection de l’environnement et votre garderie n’accepte pas les couches lavables. En l’absence d’alternatives, le sentiment de culpabilité est inévitable.
Ou bien l’une de vos valeurs est celle du plaisir, notamment le plaisir de manger et votre bébé souffre d’allergie, nécessitant un régime d’éviction ou l’arrêt de l’allaitement. Il y a fort à parier que peu importe votre décision, vous allez probablement vivre de la culpabilité dans ce processus.
qu’est-ce que je peux faire avec ma culpabilité ?
Parmi les réactions communes, la tendance générale est la recherche de solution. Face au premier exemple, il est commun de songer à embaucher une personne pour faire du ménage pour réduire l’impression des tâches qui s’accumulent ou de réduire son temps de loisirs et de sommeil pour accomplir des tâches. Si demander de l’aide est à votre portée, c’est une stratégie pouvant vous aider partiellement. Face à l’utilisation de couches jetables à la garderie, certaines personnes vont se procurer des couches jetables dites écologiques malgré les coûts pour tenter d’atténuer la culpabilité. Face au régime d’éviction, les stratégies communes sont l’adoption de substituts alimentaires aux allergènes ou la culpabilisation (« l’allaitement est la meilleure chose pour mon bébé »). Il est possible que vous préfériez maintenir l’allaitement parce que c’est ce qui est le plus cohérent pour vous. Toutefois, vous avez le droit de réfléchir à des limites face à cette situation.
et si on (re)découvrait l’autocompassion ?
Et si, plutôt que rationaliser la situation, vous preniez le temps de l’accueillir? Bien que votre bébé soit dépendant de vous pour subvenir à ses besoins, vous aussi, vous avez des besoins à combler. Le modèle populaire mise sur le rejet de ses propres besoins pour prendre soin des autres. Vous méritez mieux : vous n’êtes pas qu’« une » mère, vous êtes une humaine à part entière avec des besoins indépendants de son bébé.
Vous vivez des difficultés avec vos émotions et vous avez besoin d’aide?
Sources :
1. Seidah, A., et Geninet, I. (2020). L’anxiété apprivoisée : transformer son stress en ressource positive, Trécarré, p.23.