– Parentalité –
La conciliation travail-famille
Au Québec, nous avons la chance d’avoir un système de place en garderie a priori accessible, abordable et reconnu comme essentiel1. Malheureusement, ce système est à ce jour inaccessible à des milliers de familles pour différents motifs : pénurie de places en garderie, places non subventionnées inabordables pour son budget, difficultés d’accès à des places pour les enfants à besoins particuliers, etc. Or, l’accès à une place n’est pas la fin des difficultés liées à la conciliation emploi-famille. Il est d’ailleurs démontré que ce sont majoritairement les mères qui sont désavantagées de manière disproportionnée à des difficultés économiques, professionnelles et cognitives (coucou, la charge mentale!). Même si ce sont des difficultés communes, elles ne sont pas pour autant banales!
Bien voyons, comment ça?
Les difficultés économiques peuvent découler entre autres de la perte de salaire puisque le RQAP ne couvre pas à 100% le revenu pendant le congé parental, les semaines sans solde et les journées maladie. Elles peuvent également être provoquées par le coût de la garderie, puisque le retour anticipé ne permet pas d’égaler les places subventionnées dans la majorité des cas. Plus tabou, les difficultés peuvent également provenir d’une répartition inéquitable des finances en couple, comme le fameux 50/50 … Bien que d’apparence égalitaire, les revenus doivent être identiques. Autrement, cela engendre inévitablement une iniquité économique.
Face à la carrière, la maternité signifie un arrêt temporaire de l’avancement professionnel. Le retour au travail génère également son lot d’embûches afin de concilier travail-famille uniquement en lien avec le retour au travail. Malheureusement, pour certains parents, à celles-ci s’ajoute de la discrimination liée aux responsabilités parentales, comme une perte de responsabilité ou une perte d’emploi. Consultez le site de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail pour connaître les droits et les recours pour les travailleurs-euses du Québec.
La conciliation famille-travail, c’est aussi demandant cognitivement! Uniquement pour trouver une place en garderie, cela demande des recherches, des appels, des visites et s’informer sur le fonctionnement du réseau. Lorsque l’enfant a finalement une place, c’est maintenant la valse des vêtements manquants et des fournitures manquantes, des appels pour aller chercher son enfant ayant de la fièvre au milieu de la matinée, la signature des contrats et paiements. C’est aussi la gestion de la surstimulation (la sienne et celle de son enfant!) et malheureusement, il n’existe pas de baguette magique pour rendre la conciliation travail-famille simple.
par contre, certaines stratégies permettent de réduire les difficultés liées à la conciliation travail-famille :
- Mettre en place un horaire de maladie afin de déterminer quel parent sera en mesure de prendre une journée de maladie.
- Aborder avec votre partenaire vos démarches et les difficultés rencontrées.
- Revoir ses attentes et défaire les mythes associés à la mère super-héroïne.
- Réaliser en couple des exercices pour répartir plus uniformément la charge mentale parentale (voir article charge mentale)
- Revoir le budget familial en intégrant toutes les entrées et sorties monétaires.
- Faire appel à son entourage pour obtenir du soutien, ainsi que certains services professionnels pour alléger.
- Délaisser certaines tâches ou engagements par manque de temps.
- Identifier des personnes ou des ressources pour briser l’isolement face à ces difficultés.
- Prendre vos distances avec les personnes et les sources favorisant votre sentiment de culpabilité, au moins temporairement.
besoin d’aide ?
Vous vivez des difficultés nécessitant plus qu’un article informatif? Nous vous suggérons de prendre rendez-vous auprès d’un.e professionnelle en ergothérapie ou en conseil d’orientation afin de vous soutenir dans vos défis.
Sources :
1 https://www.cpacanada.ca/fr/nouvelles/canada/2018-06-07-childcare